La justice valide l’indulgence bonhomme pour les violences faites aux femmes et l’excuse vaseuse de la fiction.
Admettons. Admettons que quand il a écrit le texte de la chanson «Sale pute», qui a fait polémique en 2009, Orelsan n’ourdissait pas consciemment un complot visant à inciter ses auditeurs à «marie-trintigner» leurs compagnes. Admettons qu’il faille croire sur paroles ce garçon qui jure la main sur le cœur qu’il est un «gentil, la preuve il aime les chiens» et qui demande, s’il a «l’air misogyne» avec les yeux écarquillés et la petite moue imbécile du gosse turbulent qui voudrait attendrir ses parents. Admettons, car cela est parfaitement vrai, que l’on scrute davantage les textes des rappeurs tandis que l’on passe presque tout à la chanson française même quand des artistes donnent du «misérable salope» entre deux accords plaquées sur une guitare sèche. Admettons, enfin, que la liberté d’expression est si essentielle et fragilisée qu’il faille, en effet, veiller à déployer des trésors de finesse et d’objectivité avant toute censure.
Voilà tout ce que nous pouvons agréer à propos de «l’affaire Oreslan» et de la relaxe du chanteur, par la cour d’appel de Versailles, le 18 février. Reste dans la bouche cet arrière-goût dégueulasse que l’on ressent quand on se fait salement avoir. Car comme le dit Orelsan lui-même, cette polémique est le fruit «d’un grand quiproquo». Mais pas celui auquel le chanteur pensait, lui qui s’est déclaré «ravi, soulagé, très flatté» par la voix de son avocat au sortir du tribunal. TU M’ETONNES. Moi aussi, je me sentirais ravie, soulagée et très flattée si on m’octroyait le droit de chier sur la gueule de ceux qui me reprocheraient quoique ce soit, à tort ou à raison.
Ainsi, je peux enregistrer une chanson dans laquelle je scanderais moult insultes et incitations habituellement punies par la loi et ne pas être condamnée par la justice. Il me suffirait de me décréter rappeuse, de clamer qu’il s’agit là d’une fiction, d’avoir pris garde à glisser quelques éléments laissant penser que c’est mon personnage qui parle et non moi (une fausse barbe, un chapeau, une didascalie; tout fait visiblement l’affaire, Orelsan ayant notamment expliqué que c’est bien un personnage de fiction qui rêve de la «pénétrer pour lui déchirer l’abdomen» parce que dans le clip, il porte un costard). Si malgré tout, on vient me chercher querelle, il me suffira alors d’invoquer ma volonté de refléter le «malaise d’une génération sans repère, notamment dans les relations hommes-femmes».
Les postulats ubuesques de la cour d’appel
Car c’est exactement ce qui est affirmé par la Cour qui a retenu que:
«Orelsan dépeint, sans doute à partir de ses propres tourments et errements, une jeunesse désenchantée, incomprise des adultes, en proie au mal-être, à l’angoisse d’un avenir incertain, aux frustrations, à la solitude sociale, sentimentale et sexuelle» et que les propos de ses personnages sont également «le reflet du malaise d’une génération sans repère, notamment dans les relations hommes-femmes».
C’est ici qu’il faut bien prendre garde à rapporter ces déclarations de la justice à ce pour quoi Orelsan a été rejugé en appel après avoir été condamné en première instance pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence».
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Cinq associations avaient porté plainte contre lui pour huit de ses chansons, dont «Sale pute», mais aussi le titre «Courrez Courrez» qui comprend notamment ces chatoyantes paroles:
«Petite, essaie pas de me fréquenter
Ou tu vas perdre ton pucelage avant d’avoir perdu tes dents de lait
(…)
Les féministes me persécutent, me prennent pour Belzebuth
Comme si c’était d’ma faute si les meufs c’est des putes
Elles ont qu’à arrêter d’se faire péter l’uc.»
L’alibi du «gros nul»
Dans ces mots, que la cour d’appel met donc dans la bouche d’un personnage de fiction et non d’Orelsan lui-même, la justice a vu la description du «mal-être, à l’angoisse d’un avenir incertain, aux frustrations, à la solitude sociale, sentimentale et sexuelle» d’une certaine jeunesse et une illustrant une perte d’une perte de repères «dans les relations homme-femmes».
Par quel truchement a-t-on lié un personnage ultra-violent et misogyne aux atermoiements de la jeunesse? Comment ne pas voir dans la connexion établie entre «la solitude», «la frustration» et de multiples appels au viol, quand bien même proférés pour de faux, une forme de justification de la violence faites aux femmes? Voire que la violence sexiste serait une expression cathartique presque saine de ce mal-être. Quel est le putain de rapport entre «une perte de repères sur les rapports hommes-femmes» et un «personnage» qui déplore que «les gars s’habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes, elles kiffent les mecs effeminés comme si elles étaient lesbiennes»?
Que «les jeunes» dont la cour d’appel semble si fière d’avoir saisi toute la complexe psychologie sont souvent incompris est indéniable, mais est-cela qu’Orelsan dépeint quand il fabrique des personnages qu’il qualifie lui-même de «gros nul»? Ce «gros nul» supposément fictionnel mais véritablement homophobe et misogyne est-il censé être l’expression d’une jeunesse à qui, en plus, la justice fait insulte en la considérant parfaitement représentée dans les textes sus-cités?
Le rap, un «mode d’expression brutal»
De plus, la cour ajoute à cela ce qu’elle semble considérer comme une circonstance atténuante: Orelsan est un rappeur (ce qui reste à démontrer mais c’est un autre débat). Or, dit-elle, le rap est «par nature un mode d’expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent puisqu’il se veut le reflet d’une génération désabusée et révoltée».
J’ai un premier scoop pour les membres de la cour d’appel: le rap n’est pas nécessairement affaire de génération tant pour ceux qui le font que pour ceux qui l’écoutent. J’ai 37 ans, un enfant, un job, un appart. Pour l’Insee, je ne rentre plus dans la catégorie des «jeunes» (et ça me désespère) et pourtant, j’écoute essentiellement du rap. Tout comme les rappeurs ne cessent pas brutalement de faire du rap dès qu’ils dépassent la trentaine ou acquièrent les signes exterieurs du vieillissement. Le rap n’est pas systématiquement le «reflet d’une génération désabusée et révoltée».
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Car second scoop: non, le rap n’est pas «par nature, un mode d’expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent». Il est même parfaitement crétin de décréter que le rap serait quoique ce soit «par nature» puisque ça revient à nier la richesse et la pluralité des artistes et de leurs influences. Si certains rappeurs se sont, en effet, entichés de certains codes «vulgaires» et «provocateurs», d’autres se sont aussi fait, parfois sur le tard de l’antiviolence. Il serait plus juste de dire que le rap est souvent engagé et vindicatif. Il peut même être antisexiste. Si, si. La rappeuse Queen Latifah qui demande «Who you calling a bitch?» apprécierait probablement assez peu d’être associée à un Orelsan.
L’alibi si pratique de l’ironie
Venons en tout de même à ce fameux alibi de la fiction et de l’ironie. La cour d’appel a entériné l’argument brandi par Orelsan en décrétant que «la distanciation avec ces propos, permettant de comprendre qu’ils sont fictifs, est évidente» et a relevé qu’Orelsan «n’a jamais revendiqué à l’occasion d’interviews ou à l’audience, la légitimité des propos violents provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes».
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En effet, Orelsan a bien pris garde à ne pas traiter les femmes de chiennes au cours de ses différentes inventations médiatiques. Pas plus qu’il n’a jamais publiquement menacé personne de viol. Ouf. Pourtant, il est très aisé de douter de cet argument très pratique qui consiste à dire «c’est pas moi l’ordure, c’est le double maléfique que j’ai crée». Prenons le titre «J’aime pas la saint-valentin» dans lequel figurent notamment ces paroles:
«Après rapport, tes lèvres seront nettement moins compactes
J’aime les peaux mates, car leur couleur fait ressortir le sperme
J’aime les moches parce que j’ai pas besoin de leur dire “je t’aime”
J’aime les blondes quand elles sont baillonées»
Le clip de la chanson commence par un générique présentant les personnages qu’Orelsan s’apprête à nous narrer. Celui incarné par le rappeur qui, dans ce même clip, dit «tape un rail de sperme avec mon foutre» y est présenté comme… «Orelsan».
Je ne comprends plus rien: c’est Orelsan qui parle ou c’est un personnage de fiction? Ou alors c’est un personnage de fiction qui s’appelle aussi Orelsan et on est trop connes pour comprendre? Ah ben non, Orelsan lui-même se perd un peu. Pire, il semble même se gausser du fait que cette fameuse excuse du personne de fiction ait été si aisément admise. Ainsi, toujours dans le titre «Courrez courrez», il s’amuse:
«Des fois j’sais plus si j’suis misogyne ou si c’est ironique
j’serai peut-être fixé quand j’arrêterais d’écrire des textes où j’frappe ma p’tite copine»
La «distanciation» et le caractère fictifs paraissent subitement beaucoup moins évidents qu’à la cour d’appel.
L’éternel procès fait aux féministes
Enfin, derrière cette affaire, son épilogue et les réactions qu’ils ont suscités, se cache aussi tristement l’éternel procès fait aux féministes accusées de harceler de pauvres innocents, de surréagir et de ne pas s’enticher de «vrais combats». Pour le constater, il suffit pour cela de jeter un œil aux commentaires publiés sous les articles annoncant la relaxe d’Orelsan.
Les féministes, ou pardon, les «ladies» sont invitées «à ne pas faire du féminisme un fléau» comme écrit ici (attention, la lecture de ce billet peut provoquer des saignements de nez) voire, à purement et simplement fermer leur gueule. Le plus cuisant étant tout de même ce moment furtif où Orelsan émet un éloquent petit gloussement quand il prononce le nom de l’association Les Chiennes de garde.
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Aude14
a écrit le 19.02.2016 à 16 h 05
Donc si je comprends bien, on ne peut pas écrire des horreurs et les présenter au public quand il s’agit d’une minorité sous peine d’interdiction de théâtre (Dieudonné et son antisémitisme); mais on peut écrire des horreurs et les présenter au public quand il s’agit des femmes. TOUT.VA.BIEN.
Qu’il dénonce et détaille le mode de fonctionnement des paumés dangereux qui finissent par tuer leur compagne, je veux bien y croire, mais qu’il fasse en sorte que ce soit évident, car la distanciation n’est pas si claire que ça.
Qu’il explique dans ses interviews sa démarche si c’est le cas.
nordiste59300
a écrit le 19.02.2016 à 16 h 20
A vous lire, il faudrait donc interdire tout ce qui peut être offensant pour les femmes. Dans ce cas, interdisons aussi les films montrant des violences faites aux femmes comme par exemple irréversible. Et puis si on suit cette même logique interdisons tout ce qui qui a pu offensé telle ou telle personne et comme cà, vous serez heureuse mais il n’y aura plus de création, youpi ! De surcroit, ne pas reconnaitre qu’Orelsan dénonce ce qu’il évoque prouve juste que vous ne connaissez pas cet artiste et que vous le jugez à priori comme ces fameuses « chiennes de garde ». Ce qui est sûr, c’est que votre attitude ainsi que celles des associations concernées desservent au final l’égalité des droits homme-femme (pour laquelle je suis d’ailleurs) car vous confondez tout et vos propos ne font que rendre les féministes antipathiques (pour ne pas dire plus). Comme on dit, à force de crier au loup…
Zefrugudu
a écrit le 19.02.2016 à 16 h 28
C’est marrant, Mai Lan, on vient pas l’emmerder quand elle chante « … obtempère, pédale de merde. J’appelle à la haine, au meurtre, au viol et à la tuerie, au massacre…. ». Après tout, c’est du second degré, pas vrai ?
Le bon vieux deux poids deux mesures, mais on commence à connaître hein ?
Lester
a écrit le 19.02.2016 à 17 h 26
On fait quand même beaucoup de bruit pour un single qu’Orelsan a sorti de manière ultra-confidentiel il y a 10 ans, deux ans avant son premier album… il voulait faire un coup de pub, de bad buzz en sortant une chanson crade, provoc, bêtement méchante… La chanson n’a jamais figuré sur aucun de ces albums ni chanté dans aucun de ses concerts… et pourtant on brandi ça contre lui comme si c’était son fond de commerce alors qu’il n’a jamais recidivé en ce sens…
Qui se souvient que les SexPistols portaient des croix gammées à leurs concerts ? C’était le punk de 1977, la provocation bête et méchante qui ne respecte rien. Oui c’était pas malin, et aujourd’hui plus personne ne fait ça, car c’est dépassé, et ça ne raconte plus la même chose… Et est-ce que aujourd’hui quand quelqu’un commente un titre des Sex Pistols (en bien ou en mal), est-ce que tout le monde s’exclame « Comment ?! Tu écoutes ces nazis ! Ces facistes ! Tu es vraiment un fumier et j’espère qu’ils crèveront en taule »… Non.
Après le punk, le rock, David Bowie et son salut coké-nazi… oui ce sont des provocations socialement plus acceptable, dont l’on parle avec gourmandise pendant les dîners. Un petit blanc qui fait du rap par contre, la musique des banlieues, faut pas déconner, on va pas laisser passer ça.
Il aurait été plus malin de faire parler Orelsan, de lui faire expliquer cette provocation idiote et sans intérêt, de lui faire prendre position. Au lieu de ça, on l’a grimé en tortionnaire misogyne, en face, on a mis une foule vindicative, bave aux lèvres et machette à la main, et on demande au public de choisir son camp.
jimbo
a écrit le 19.02.2016 à 18 h 01
Bof bof.
Indépendamment de cette décision du juge et tout ce que vous pourrez dire sur le sujet, Orelsan avait déjà eu le dernier mot dans une de ses chansons : « Merci les Chiennes de garde pour le coup de pub ».
Ces associations de « défense », comme d’autres (Licra, SOS Racisme), desservent leur cause à judiciariser à outrance leur combat. Orelsan, comme Dieudonné avant lui, en a largement bénéficié en se retrouvant propulsé sur le devant de la scène médiatique.
Vous semblez complètement ignorer l’importance et la puissance de diffusion d’Internet dans le commerce culturel actuel : le nombre de vues d’un clip sur Youtube, qu’alimentent de tels procès, est aujourd’hui bien plus important et significatif que la décision d’un juge dont tout le monde se fout, en particulier les jeunes, et surtout plusieurs années après les faits. D’autant que vous contribuez à leur donner une posture de victime qui leur convient parfaitement.
Bref, vous êtes perdants dans tous les cas.
Sur ce sujet en particulier, je me permets d’ajouter que la provoc sexiste bête et méchante d’Orelsan me paraît bien inoffensive et anecdotique – beaucoup plus que les propos d’un Dieudonné par exemple. Mais cela n’engage que moi
Danae
a écrit le 19.02.2016 à 18 h 41
Je vous suis 5/5 Nadia.
Il me semble que la Cour d’Appel de Versailles a du mal à se représenter ce qu’est la création artistique.
Et lorsque la Cour parle de « désarroi, de désenchantement , d’abandon etc… de génération, j’ose rappeler que des générations précédentes par millions ont perdu la vie pour que l’Europe survive à la barbarie.
Cet Orelsan ne sait manifestement pas quoi faire de sa peau…
Facile d’injurier, d’insulter quand on ne sait pas quoi dire ou écrire…
Pour se faire mousser, provoquer pour se faire de la pub…
Intellect zéro. Frustré très frustré, très certainement.
Dans ce pays, ce sont les femmes qui se rebellent qui sont harcelées comme « féministes ». Elles ont bien fait ces associations d’intenter un procès.
Le laxisme langagier est actuellement un vrai bric à brac. On y trouve de tout et beaucoup de rien.
Certains auraient le droit de tout dire surtout quand les mots sont obscènes, quand celles qui sont visées devraient se taire ! Mais que croient-ils ! Ils ignorent que les mots ont un grand pouvoir. Qu’à les utiliser violemment ceux-ci un jour se retourneront contre eux quand ils ne s’y attendront pas. Les mots tuent. Comme ils peuvent être
très beaux également. Mais ils vous rattrapent toujours.
SugarDaddy
a écrit le 19.02.2016 à 19 h 31
Dans un récent article publié sur Slate, Claire Levenson titrait : « Dans les universités américaines, le combat antiraciste vire à la censure », avec pour conclusion « en s’indignant à outrance et en qualifiant de racistes un nombre toujours croissant de phénomènes, les militants risquent de vider le mot de son sens et de nuire aux luttes qu’ils défendent. »
D’une certaine manière, le combat pour l’égalité raciale et le féminisme sont intimement liées, avec des bases comparables, et probablement aussi les mêmes écueils.
Vous me voyez venir ?
Dans le dernier paragraphe, vous souhaitez anticiper ce genre d’argument, les rendre nuls et caduques, mais de manière assez puérile et sophiste, pensant qu’il suffit de citer un argument pour le réfuter (et de dire que ça fait saigner du nez).
D’un point de vue purement pragmatique, le but du féminisme est, entre les lignes, de réussir à être universel, de convaincre l’ensemble de la population mondial de l’égalité homme-femme dans tous les domaines. Si tous les hommes et femmes en sont convaincus sur terre, le combat est gagné. D’un point de vu pragmatique uniquement, le féminisme à plutôt intérêt à plaire donc, tout en essayant de ne pas se renier pour plaire bien évidement. C’est sur ce point qu’il y a un problème. Le but de certains féministe n’est pas de convaincre la majorité, de changer les consciences, de faire avancer les choses, mais d’avoir raison, et de dénoncer dénoncer dénoncer encore et encore, d’être offusquer, de revendiquer, de gagner des petites batailles, des procès, en bref de nourrir encore et toujours son égo du sentiment d’être un combattant en première ligne, d’être reconnu comme tel. Et la fin du combat ne les intéressent pas, si la guerre est terminée, ils ne seront plus rien, ils veulent gagner des batailles qui mènent à d’autre batailles, mais surtout pas gagner la guerre. Ils font penser aux vieux syndicalistes, ceux qui râlent tout le temps, quand c’est justifié ou quand ça ne l’est pas, ceux qui ont réussi à détourner la France entière des syndicats. Alors qu’on en aurait tellement besoin. Mais c’est humain, les humains n’aiment pas les râleurs, les humains n’aiment pas les caliméro, les geignard, les humains n’aiment pas qu’on leur disent quoi faire, quoi penser, quoi aimer, les humains sont de grands enfants qui aiment mettre leurs doigts dans les prises quand on leur interdit, et prétendre changer les préjugés humains sans comprendre la nature humaine, c’est déjà faire fausse route. D’un point de vu purement pragmatique donc, je pense modestement que vous ne servez pas le féminisme dans cet article. Et le féminisme est une chose trop importante pour être réduit à un syndicalisme vindicatif et rébarbatif.
Bien sûr on ne peut envisager le féminisme que d’un point de vu purement pragmatique, qui chercherait à plaire par tous les moyens au détriment de sujets certes peu populaires, mais terriblement essentiels. On peut alors se poser la question de l’essentiel et du superflu qui est relativement subjective. Si pour vous, faire condamner les paroles outrageuses et délirantes d’un rappeur, au nom de la lutte contre une forme de sexisme ordinaire est essentiel, je ne peux que m’incliner, il appartient à chacun de choisir ses combats.
SugarDaddy
a écrit le 19.02.2016 à 19 h 36
Suite et fin (pourquoi cette limite de 4000 signes ???)
Mais ensuite vient le vaste sujet qu’est la censure et l’expression artistique. Chaque censeur pense être dans son bon droit de fixer une limite à la liberté d’expression. Savoir qui à raison, qui de vous, de ceux qui veulent interdire Céline parce qu’il était antisémite, ceux qui veulent interdire Dieudonné, ceux qui veulent interdire les caricatures de Charlie Hebdo, l’association Promouvoir et sa lutte contre le cinéma, l’association d’étudiants américains qui veut faire interdire les métamorphoses d’Ovide pour une scène de viol… Chacun est persuadé d’avoir raison, pourquoi vous plus qu’eux ou eux plus que vous ? Comment faire plaisir à tout le monde et sauvegardé la petite sensibilité de chacun qui peut être heurté par telle ou telle expression plus ou moins artistique ? Il y a bien les solutions envisagées par les auteurs de sciences fictions versés dans la dystopie, un monde à la Equilibrium ou autre… Mais une solution immédiate pour différencier la bonne de la mauvaise censure, de manière objective, je n’en connais pas. Alors dans le doute, vaut-il mieux censurer ce qui ne doit pas l’être, ou laisser dire ce qui ne doit pas être dit ?
Je pense que vous vous trompez Mme Daam, sur le fond et sur la forme, et votre article me laisse un léger arrière goût, mais je suis ouvert à la discussion, peut être suis-je en train de faire fausse route.
PS : pour répondre à Aude14, d’où vous vient cette idée saugrenue qu’un artiste doit expliquer son oeuvre, sa démarche ? N’est-ce pas l’opposé de l’art que d’expliquer comment une oeuvre doit être perçue ?
Camouche
a écrit le 19.02.2016 à 20 h 21
‘marie-trintigner’ sa compagne…franchement. Cette expression est juste ignoble.
John-John
a écrit le 19.02.2016 à 22 h 07
Bonjour jeune fille. Fictif ou non, c’est un joli nom « Nadia Daam ».
Jamais je ne poste de commentaires sur la toile, disons juste que ta prise de parole m’a touchée, parmi d’autres, mais peut-être un peu plus que d’autres…
Alors je ne débattrai de rien (qui ça intéresse ?).
Je viens, je passe et je suis de tout cœur avec toi.
Je t’embrasse fort Nadia
Quaisoir
a écrit le 20.02.2016 à 0 h 54
J’aime pas la musique d’Orelsan, vaguement vulgos, arrangements balourds, clichés gangstas, bon… Effectivement, il lui est arrivé de ressembler à sa musique, et de sortir des énormités plus grosses que lui. Pas besoin de faire la liste des groupes et projets musicaux divers qui se prélassent dans ce type de provoc, ce serait long, trop long…
Ce qui me dérange vraiment, par contre c’est que vous trouviez ça normal qu’une personne, quelque pourriture ou abruti qu’elle soit, devrait être condamnée pour ce qu’elle ÉCRIT.
On parle de création içi, pas des actes, juste des chansons, du show, pas un viol, un assassinat ou tout autre acte immédiatement condamnable.
Ses paroles vous choquent, ok, c’est choquant, aucun problème, moi aussi ce genre de choses me choquent, très souvent.
Et donc, vous pensez sérieusement que ce mec mérite de faire de la prison pour ça ? Vraiment ? De la taule ? Pour une chanson ?
Antimanuel
a écrit le 20.02.2016 à 11 h 12
Bonjour,
Je remercie SuperDaddy d’avoir mis des mots sur ce que j’ai recherché à définir dans mes actes du passé : souvent on veut plus avoir raison que convaincre et plus vouloir Interdire que de changer les consciences.
Je dit « On » parce que c’est un con et que j’en fait souvent partie.
Pourquoi ?
Parce que nous devrions tenter de dissocier ce qui nous gêne à titre individuel de ce qui doit être interdit à titre collectif. Si on commence à interdire tout ce qui me gêne, je doute que nous serions toujours dans une démocratie. Or, l’Etat démocratique doit tenter de concilier les libertés.
Certes, cette conciliation est difficlle et fluctuante, mais elle doit tendre à favoriser la liberté et pas la répression. Or, j’ai l’impression, qu’il existe une force dans les médias qui nous pousse de plus en plus à choisir la voie de la répression et de l’indignation sur des cas statistiquement rares.
Je n’en connais pas toutes les raisons (des personnes convaincues de devoir mener un combat ou parce que cette posture permet plus d’audience/vendre plus de journaux), mais j’ai l’impression qu’on surmédiatise des cas isolés alors qu’on devrait ne pas y accorder de l’importance et plutôt éduquer les gens à ne pas généraliser.
Pour donner un exemple, disons que je m’appelle Bernard.
Si Orelsan chantait que tous les Bernard sont des connards, je doute que l’on s’en offusquerait, mêem si les Bernard pourraient se sentir insultés. Je sais, on m’objectera que ce n’est pas la même cause (le racisme et l’égalité femme/homme sont d’une autre nature), cependant concernant l’agresseur, on serait tous d’accord :
Personne ne le prendrait au sérieux. On se dirait que toute généralisation est grostesque et ce, même si la personne qui le dit y croit fermement.
En plus clair, dès qu’on dit « les noirs sont comme ci » ou que « les femmes sont comme ça », on devrait TOUS savoir qu’on va dire une connerie.
Donc le problème est peut-être que l’être humain a tendance à généraliser et qu’il faudrait plutôt, dès le plus jeune âge,faire accepter et détecter ce biais de raisonnement.
Au contraire, interdire des paroles ne permet pas de se rendre compte de la bêtise des propos tenus (puisque c’est interdit) et que nous pourrions à notre tour généraliser dans un futur proche.
J’insiste, tous les bernards sont des connards. Je le sais puisque c’est mon nom.
Antimanuel
adn792
a écrit le 20.02.2016 à 13 h 32
La censure sera toujours le pire des moyens pour lutter contre une idée.
Si votre adversaire dit des choses fausses, moralement inacceptables ou choquantes, laissez-le parler, mieux: offrez-lui même une tribune.
Puis réfutez chacune de des paroles qui méritent de l’être, en usant de plus d’intelligence, de subtilité et d’humour que lui. Moquez-vous de lui et de ses idées ringardes, étriquées, et montrez à toutes et tous que la liberté, la beauté, le rire et l’intelligence véritables se trouvent du côté de l’égalité des sexes.
Les jeunes français-e-s ne sont pas stupides: ils seraient tout à fait prêts à entendre un tel discours, pourvu qu’il soit bien communiqué.
Au contraire, essayer de censurer son adversaire, c’est commettre le pire des aveux de faiblesse: vous admettez alors publiquement que vous n’avez pas de meilleur argument que la tentative de musellement par la force. Simultanément, l’idée censurée devient une idée-martyr, qui devient donc subversive… et séduisante.
Bien que je défende des idées similaires à celles des associations féministes, je crois donc qu’elles font fausse route en essayant de passer par les tribunaux pour imposer leurs idées aux autres. Elles devraient faire RÊVER les jeunes de l’égalité des sexes… Au lieu de ça, elles se font passer pour des moralisatrices dont l’ambition première serait d’interdire les autres de parler. Catastrophique!
bulledegomme
a écrit le 20.02.2016 à 16 h 05
Insulter le sexe qui vous a mis au monde, ce n’est pas de l’humour, même au 36ème degré.
Que le public d’Orelsan s’abreuve de ses paroles comme d’un bréviaire de la vie moderne, je m’en moque mais je suis triste. Le chemin de la servitude est pavé d’or et la soumission commence comme ça: j’aime ce qui (me) fait mal. Et la prison n’est pas là où on le croit. C’est de l’ordre de la responsabilité de l’artiste que d’élever autant son art que les amateurs qu’il veut toucher.
Orelsan a une étrange façon d’aimer les femmes ( comment ça j’ai mal compris?), très bien, si je puis dire. Qu’il exprime alors en termes crus et explicites, comme il sait le faire, comment il s’aime ou ses semblables du même sexe (dont je suis), la perception de l’égotisme de l’artiste en sera atténuée (attention, humour).
Et, sans transiger, désigner une cible qui est notre moitié d’Humain est une offense vaine et facile. Qui plus est, par un discours aussi vermoulu que grossier.
kenzo05
a écrit le 20.02.2016 à 23 h 17
J’avais entendu cette histoire, entre autre celle de l’Opinel.
Je n’ai pas cherché a « écouter » ses « divagations lyriques », je suis plus Sade Adu.
C’est un tout petit mec, qui a excusez l’expression, la rondelle trop proche de la bouche, comme le dirait Dirty Harry.
On se souviendra dans le futur des textes de MC Solaar (a écouter et a lire) ou de IAM.
La « justice » une fois de plus elle démontre qu’elle est vraiment très a l’ouest.
Biro
a écrit le 21.02.2016 à 8 h 48
C’est marrant, je me demandais depuis 2 jours : si je le croise dans la rue et que je lui crache à la gueule, je peux dire que je suis gentil et que j’aime les chiens mais que mon « personnage » adore cracher à la gueule des misogynes ?
ici_ou_ailleurs
a écrit le 21.02.2016 à 18 h 28
Je trouve cet article sans aucun intérêt et très réducteur voire caricatural.
Je ne suis absolument pas d’accord avec vous.
Mais je me battrai pour que vous ayez le droit de vous exprimer malgré tout.
ruche
a écrit le 22.02.2016 à 10 h 11
Ce qui me navre, c’est bien l’indigence de beaucoup de commentaires sous cet article. Ils nous disent que les féministes sont des emmerdeuses qui ne comprennent rien à rien.
Dacodac. Néanmoins, on en reparlera le jour où la fille de ces messieurs « je sais tout » se fera violer par un pseudo-artiste mal dans sa peau, qu’elles se feront tabasser par leur conjoint… ou, tout simplement, qu’elles se transformeront en bonnes à tout faire à la maison à partir de leur congé maternité, puis qu’elles se cogneront au plafond de verre que leur réservera le retour de ce congé maternité.
Fofy
a écrit le 22.02.2016 à 15 h 46
Ceci est typiquement le combat « féministe » qui fait que je ne peux pas me revendiquer « féministe ».
Le combat pour l’égalité des droits des êtres humains (oui je me considère « être humain » avant de me considérer « femme » ou quoi que ce soit d’autre) est, je trouve, complètement desservi par ces combats mal ciblés. Exactement le genre de truc foireux qui fait associer « féministe » à « pas d’humour », « hystérique » et j’en passe, sans pour autant améliorer quoi que ce soit dans la société sur la question de la condition des femmes. Parce que c’est bien ça non le but d’une association féministe ?
Donc là on se revendique « associations féministes » et on agit en trainant en justice…
un CHANTEUR ?
pour ses TEXTES ?
non mais sérieusement vous comptez aller où comme ça ?
Et après on fait quoi, on interdit Bukowsky ?
On interdit Ferré ou Brassens ?
On interdit tous les films/livres « non féministes », tous les films/livres où une femme se fait frapper/agresser/violer/maltraiter/insulter (les hommes eux, visiblement, peu importe, ces « sales privilégiés », pour reprendre les termes chouchous des discours minoritaires et victimaires en vogue)
Non mais ont-elles écouté Orelsan ?
Se sont-elles intéressées à l’homme ?… à l’artiste ?… AU CONTEXTE ?
[L’absence de CONTEXTUALISATION est selon moi la cause de la plupart des polémiques sociétales -à 2 balles- actuelles]
Quant à « marie-trintigner », je suis quasi-sûre que c’est pas fait pour être « joli » …
mais en rendant commun ce nom propre, il réussit en un seul verbe à symboliser la violence et la tragédie d’un phénomène, d’autant plus insoutenable qu’il se trouve personnifié. Et en cela, je trouve ça carrément réussi.
loriero
a écrit le 22.02.2016 à 17 h 51
Je suis moyennement convaincu par les arguments des défenseurs du bonhomme. Sur le plan des idées pures, certes, on peut admettre qu’un auteur-compositeur, tout comme un écrivain, ou un cinéaste, donne la parole à un personnage dont il ne partage pas les idées ou les sentiments. Et ça peut même être très intéressant de se conforter à la structure de pensée de quelqu’un qui a priori devrait nous dégoûter, ou de partager des émotions, y compris négatives, qu’on n’a jamais ressenties. Donc, si le gars avait écrit UNE chanson où il se met dans la peau d’un macho crachant aux femmes sa haine et sa souffrance, j’aurais pu comprendre.
Mais là, j’ai quand même l’impression que le thème est obsessionnel chez lui… Et ça finit par être un peu trop fréquent pour être honnête…
Eldodo
a écrit le 23.02.2016 à 15 h 28
Je comprend tout à fait votre point de vu pourtant je suis assez fan d’orelsan.
J’ai 24 ans, je suis un homme et je pense être féministe.
Les morceau choisi et sur lesquels il est incriminé sont bien entendu scandaleux et je comprend que l’excuse du contexte et de l’ironie sont facile et irritant.
Toutefois, pour avoir écouté pas mal de ses albums j’ai tendance à croire qu’il n’est pas misogyne puisque son personnage de loser beaufs est récurant dans ces texte notamment dans ‘regarde comme il fait beau’.
Son titre ‘la petite vendeuse de porte clés’ est plutôt humaniste.
JE conçois tout à fais que l’on puisse détester Orelsan puisque son message est ambigüe et qu’il dépend de l’interprétation que l’on en fait, c’est sur qu’un public plus jeune n’aura pas forcément le recul nécessaire.
Je trouve cependant que son statut DU ‘rappeur misogyne’ est faux et déplacé. Le problème est qu’il fait du rap grand public, que sa voix est facilement compréhenssible… mais comparé à de vraie beaufs type Booba, Rhoff… il ne représente pour moi par le rappeur misogyne type.
Source Article from http://www.slate.fr/story/114371/arriere-gout-affaire-orelsan
Source : Gros plan – Google Actualités
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